Dans son rapport annuel de l’année 2012-13 rendu public aujourd’hui, l’ombudsman de Radio-Canada, Monsieur Pierre Tourangeau, recommande à la chaîne publique de “changer d’attitude à l’égard du conflit israélo-palestinien”. Après avoir documenté pendant des années les erreurs et partis pris systématiques de Radio-Canada à l’encontre d’Israël, il fait plaisir de savoir qu’on a été entendu et que l’ombudsman de la société d’État agit comme une instance réellement indépendante. Reste à espérer que la direction de Radio-Canada entende l’ombudsman:
Il y avait donc, cette année encore, des problèmes bien réels dans la couverture du différend israélo-arabe à propos de la question palestinienne. Cela dit, on ne peut pas faire comme si le travail des journalistes de Radio-Canada, qu’ils soient de la radio, de la télévision ou du web, n’était pas scruté par un lobby très bien organisé et aussi déterminé qu’efficace.
Cette attention a au moins le mérite d’identifier les éléments de la couverture que doit améliorer la direction de l’Information. Je suis réaliste dans un dossier aussi ardu et épineux, d’autres erreurs, malheureusement, seront commises. Je suis conscient des efforts qui ont été faits depuis mon rapport de l’an dernier pour améliorer la situation. Mais il faudra en faire d’autres, et peut-être même changer d’attitude à l’égard du conflit israélo-palestinien.
Après tout, ce conflit dure depuis la création d’Israël en 1948, d’avant, même, et rien ni personne ne semble réellement vouloir, ou pouvoir le sortir de l’enlisement. J’ai déjà invité la direction de l’Information à réfléchir dans ce sens. Je réitère cette invitation, sachant qu’il s’agit d’un processus continu qui lui appartient totalement.
Source: Rapport annuel 2012-2013 de l’ombudsman de Radio-Canada, p. 26
Categories: Médias
Ma l’crère quand ma l’wère…
Dans l’état actuel de la situation, il est impossible pour Radio-Canada de changer d’attitude. En fait, ce qu’il faut changer, c’est le personnel.
Le problème avec le personnel en place n’en est pas un d’attitude mais plutôt un d’objectivité et de connaissance des dossiers.
Le problème avec le personnel en place est que la majorité d’entre eux ont une opinion personnelle défavorable envers l’état d’Israël et que cela déteint dans le traitement de l’information sur ce sujet.
Le problème avec le personnel en place est que certains d’entre eux craignent d’offenser leurs collègues anti-israéliens et adoptent un discours en conséquence. Comment serait vu un collègue ayant une opinion personnelle favorable envers l’état d’Israël? Comme un monstre sans coeur devant la souffrance du peuple palestinien?
L’ombudsman n’est qu’une seule personne, et tout aussi balancé que puisse être son rapport, il ne pourra pas changer l’état d’esprit de toute une équipe formée pour travailler ensemble dans la même direction.
Est-ce que Radio-Canada a l’habitude d’émettre des commentaires suite aux rapports de l’ombudsman? Si c’est le cas, j’aimerais bien les connaître…
Changer d’attitude à l’égard du conflit israélo-palestinien à Radio-Canada c’est comme demander à un hussier manchot sourd et aveugle de saisir des biens.
Il n’est pas impossible que Radio-Canada change d’attitude face au difficile conflit israélo-palestinien que certains comprenne mal. Mais on peut raisonnablement encore en douter. Il faut des preuves solides en béton.
Jason
Qui aurait cru il y a 6 ans que l’ombudsman aurait reconnu que le problème n’est pas anecdotique et qu’il recommanderait à la direction de “changer d’attitude”? Ce n’est pas banal.
6 ans à attendre. C’est long…
Radio Canada présente ce soir dans La Semaine verte, une vision complètement biaisée de la situation en Israël.
http://www.radio-canada.ca/emissions/la_semaine_verte/2012-2013/chronique.asp?idChronique=323789
Sur la route des oliviers II, il est question du peuple palestinien qui plante des oliveraies et des «colons», ultra-religieux. Il n’y est jamais question du peuple israélien ou du peuple juif….